Dans ce troisième article, j’entends surtout développer comment travailler les adaptations pour le sport. Aucun point ne saurait être exhaustif tant cela dépend des profils, mais cela doit vous donner tout d’abord des pistes concrètes pour adapter le sport, ensuite vous indiquer comment peut se dérouler une séance adaptée et enfin vous apporter des exemples et ressources pour mieux appréhender les principes.
I) Les adaptations possibles :
Elles sont nombreuses et sont dissociées entre différentes thématiques :
- Tenir compte des goûts et des envies (qui à mon sens reste le moteur du sport adapté)
- Préparer au sport
- Les aides « cognitives et psychologiques »
- Les aides visuelles
- Les aides orales et physiques
- Les aides sensorielles
- Les aides sociales
II) Conseils pour aider une personne autiste en séance :
Quelques idées pour interagir avec la personne autiste :
Globalement, il faut s’appuyer sur des aides hiérarchisées de la plus « intrusive » à la moins intrusive, attention à bien garder en tête le profil des enfants TSA. La guidance physique qui consiste à lui prendre le bras pour réaliser le geste est à utiliser avec parcimonie selon les personnes autistes.
Il est possible d’utiliser des tableaux d’objectifs qui permettront de mieux estimer les progrès de l’enfants. Les exemples que je donne ne sont pas à reprendre, ils sont à adapter en fonction des situations. N’oubliez pas que le but premier reste le plaisir du jeu.
Au préalable, il faut identifier les tâches de jeu, prenons par exemple du football sur un mini terrain. Tout d’abord, faut définir les objectifs :
- Identifier les deux équipes
- Jouer dans un espace délimité visuellement
- Compréhension des objectifs
- Se diriger vers la balle
- Agir quand on a la balle
- Passer
- Se diriger vers le but
- Tirer
- …
Il faut ensuite les travailler séparément, de façon individuelle en tenant compte des spécificités propres à l’autisme. Par exemple, pour la première, un indice visuel évident comme une couleur de maillot, une forme pourrait permettre la réalisation
Ce faisant, j’invite les entraîneurs à noter les objectifs et à les évaluer :
Date : 22/08/2018 | Enfant : Max | |||
Objectifs | Non acquis | Présents | Acquis | Notes |
Identifier les deux équipes
|
X | Lorsque les équipes ne changent pas, Max est capable de reconnaître ses coéquipiers | ||
Jouer dans un espace délimité visuellement
|
X | |||
Se diriger vers la balle | X | Max ne sait pas quoi faire mais se dirige vers le porteur du ballon | ||
… |
Bien entendu, le football est relativement complexe et, pour commencer, il faut privilégier des jeux qui utilisent au départ moins de préparation. Mais déjà aider l’enfant ou l’adulte à réaliser ces petites actions peut lui permettre de trouver un jeu et donc privilégier un aspect social. Rien que tirer dans un ballon en direction d’un autre peut l’aider à être moins isolé dans une cour de récréation.
III) Quelques idées d’outils supplémentaires :
- Les Playmobil et la vidéo : Il est difficile pour un enfant et un adulte autiste d’appréhender un match de football, aussi avec des Playmobil, il est possible d’expliquer des règles simplifiées ainsi :
https://www.youtube.com/watch?v=jMMRYqzon50
- La vidéo pour objectiver vos analyses : Avec l’accord de la personne autiste, la vidéo peut aider, selon son fonctionnement, le travail encore à effectuer. De votre côté, cela peut vous aider à mieux analyser les objectifs attendus, les objectifs déjà réalisés et à appréhender les difficultés.
- Les scénarios sociaux, il est possible de donner des attendus en pictogramme (Merci à Elaine Cousineau https://www.facebook.com/abilited/)
et aussi des règles simplifiées:
Les pictogrammes et images *sont issus de Arasaac, Wikihow et Sclera
Conclusion du document
J’invite les personnes TSA et les parents à ne pas abandonner la thématique sport, cela peut être un vecteur social, mais aussi un moyen de lutter contre les troubles somatiques et même donner du plaisir à une personne autiste. Si le sport pour beaucoup de TSA fut synonyme de torture, ce n’est pas une fatalité, à la condition de trouver des adaptations pour répondre au mieux à leurs besoins.
Ces articles ne sont pas exhaustifs mais doivent inviter à penser les aménagements dans une volonté d’inclusion, mais aussi d’auto-détermination et de plaisir de la personne TSA. Le sport plus que tout doit rester motivant et source d’épanouissement pour les personnes autistes, verbales ou non. J’espère que les divers témoignages sauront vous le démontrer.
Trop souvent aussi bien dans l’autisme avec moins de difficultés apparentes que dans l’autisme non verbal, le sport est mis de côté. Cela est souvent dû à un contexte d’AVS partagée qui oblige à choisir les matières et à favoriser les disciplines fondamentales. Pour les personnes Asperger (selon l’ex nomenclature), le sport est mis de côté car il demande un investissement qui semble ne pas valoir le coût et que beaucoup de personnes autistes verbales ne veulent pas faire de sport, car elles n’y trouvent aucun plaisir. Ce document est là pour démontrer que tout cela n’est pas une fatalité.
En toute fin de document, je souhaite promouvoir une association locale qui propose des cours de sport adapté dans le loiret (Pithiviers) : AIPE45. N’hésitez pas à les contacter :
https://www.facebook.com/aipe45/
Le document en PDF (version imprimable) ainsi que toutes les infographies sont présents ici :
Tous les documents ici présents ne peuvent être utilisés qu’en citant les auteurs (Jean-Philippe PIAT, Marina Petit ou Elaine Cousineau). La documentation est gratuite, mais vous pouvez contribuer ici, cela m’encourage et me permets d’acquérir des outils pour augmenter la qualité des documents proposés :
https://fr.tipeee.com/aspieconseil
Vous pouvez aussi simplement vous abonner au blog :
https://www.facebook.com/Aspieconseil/
désolée le précédent commentaire était adressé à l’auteur(e) de l’article, pas aux lecteurs.