Autisme et couple, le noir et le blanc…

Une fois n’est pas coutume, je rédige un article rapide. Par rapide, j’entends qu’il me prendra maximum 2 jours, soit à peu près 3-4 heures. Aussi il aura sans doute moins de matières qu’habituellement. Rassurez-vous le prochain sur les fonctions exécutives ne manquera pas d’être nébuleux.

Revenons à notre couple, pour des personnes atypiques comme celles que forme notre couple, la première difficulté est de se comprendre et ensuite de trouver des compromis, pour pouvoir rendre la vie plus « satisfaisante ». Aussi cet article rapide, sera toujours en une forme triptyque mais rapidement décrite. Le pré-requis pour entrer dans cet article est d’être face à deux personnes réellement volontaires pour s’accorder. Je tiens encore une fois à remercier ma psychologue qui a plus que fortement contribué à l’élaboration de ce diagramme.

I) «  Connais-toi toi-même » pour l’exprimer à l’autre:

Je propose un mind-mapping, pour ceux qui ont du mal avec ce type de diagramme, n’hésitez pas à vous reporter à mon précédent sujet (Mind Mapping: s’il vous plait, dessine moi l’autisme…)

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Ce schéma présente les grands principes que vous devrez ensuite rédiger. L’hétérogénéité du spectre est telle que ce serait peu productif d’induire des propositions. Il faut donc ensuite décrire chaque partie de façon linéaire mais aussi de façon réciproque. Il n’y a pas à culpabiliser, même une personne neurotypique possède un fonctionnement particulier, ressent des besoins, des limites, des envies…Si le travail est organisé de façon conjointe, il ne peut donner lieu à des tensions.

Pour mieux comprendre les interactions et comment agir avec l’autre, il faut comprendre le fonctionnement de l’autre, aussi faut-il que chacun décrive à l’autre ce qu’il vit, ses ressentis, et ce qui est lié à un éventuel diagnostic.

Les besoins sont de deux ordres :

  • personnels comme par exemple avoir besoin de temps de récupération, de temps d’isolement, de temps pour du sport, de la marche. C’est le moment d’exprimer que vous avez besoin d’une heure tout seul sans sollicitation et il sera utile de la planifier ultérieurement
  • Ils peuvent aussi être des besoins pour le couple, par exemple des besoins de tendresse, de temps de communication,…

De même pour les envies :

  • Les envies personnelles qui ne sont pas liées au couple par exemple : « j’ai envie d’apprendre le castillan », « je souhaite m’inscrire à un club de gymnastique ».
  • Des envies de couples qui par exemple peuvent être associées aux vacances, à un achat de maison, ou à une rencontre d’amis…

Enfin la partie qui à mon sens est la plus importante (les interactions avec l’autre), elles sont discriminées en trois composantes :

  • La zone de confort : c’est à dire la zone où les interactions avec l’autre ne posent aucun problème
  • La zone d’inconfort : La situation est gérable mais coûte en terme de crédit énergétique, et surtout induit des difficultés.
  • Les limites : La situation est tellement inconfortable qu’elle peut générer des crises, des souffrances importantes.

J’ai ajouté la partie facultative, ce que j’apprécie chez l’autre, cette partie est là pour rappeler aussi pourquoi le couple s’est formé. J’aurais du mal à la remplir, mais elle doit aussi être le support, notamment en terme de valeurs, d’attentions, de geste, de caractère, d’intelligence etc… Cette partie aura le mérite de nuancer un peu le caractère difficile que peut revêtir cette analyse.

II) Une rédaction simple mais complète

Chaque partie doit être traitée de façon exhaustive, prenez votre temps de lister chaque composante. La plupart des personnes qui ont un fonctionnement particulier infèrent que l’autre comprend qui ils sont et comment ils agissent. Ce n’est une évidence que pour soi et encore, je dirais que pour réussir un couple, l’invariant est de se connaître et de s’accepter. L’autre n’est ni votre sauveur, ni celui qui vous donnera les moyens de votre bien-être.

Autre chose, de mon côté ces parties méritent réflexion, aussi je pense qu’il est important d’en choisir une, de prendre un temps avec son compagnon ou sa compagne, puis de relire à deux ce qui a été dit.

Quelques conseils :

  • Eviter les jugements et les critiques au moment de la lecture et de l’écriture. Ce sont des fonctionnements, des comportements, ils vous dérangent mais ne sont pas objectivement des problèmes
  • Prenez le temps de valoriser ce temps, c’est un temps à deux, encouragez l’autre à y participer.
  • Gardez en tête la finalité de ce travail, aller vers une finalité d’une meilleure satisfaction pour le couple
  1. Le mind-mapping au service du couple ?

Bravo, le travail est en parti accompli, les listes sont prêtes. Maintenant outre l’avantage d’expliciter posément vos peurs, vos craintes ou comment fonctionner, il faut trouver un existant plus favorable. Aussi il est important d’envisager un moment de propositions, face notamment à des « limites », des dangers quant à vos interactions. Par exemple si faire les courses est un réel problème, votre conjoint peut s’en occuper, à l’inverse, vous pourriez proposer d’effectuer une tâche qui vous convient mieux.

De même si un fort désir de couple est notifié, par exemple d’avoir une plus grande sociabilité, ou de partir en vacances. Il est sans doute possible de chercher un compromis, un lieu de vacances connu ou plus isolé en campagne etc. Chaque proposition doit s’inscrire dans un compromis acceptable pour les deux partis. Aussi je propose ce schéma qui peut vous aider à résoudre un conflit qui risquerait de perdurer :
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Bien sûr, il n’y a jamais de conciliation sans renoncement quelconque, mais malgré tout sachez apprécier les concessions de part et d’autre. La nuance nous est difficile, mais peut-être faut il envisager des arbitrages plus favorables, qu’un statu-quo intenable. Ensuite à chacun de planifier voire de proposer une « feuille de route » ou une planification. Cela peut paraître formel ou coercitif, c’est un moyen aussi de se rappeler comment agir au mieux. Bien entendu, au bout d’un temps appréciable, par exemple trois mois, il est possible de réengager des discussions et de dresser le bilan.

Conclusion : L’exercice le plus difficile à mon sens n’est pas l’art du compromis, mais plutôt de savoir décrire de façon pertinente et exhaustive ses interactions difficiles, ses besoins et surtout pour moi ses envies. N’oubliez pas, se connaître et s’accepter sont les deux invariants pour réussir un couple, ce n’est pas à l’autre de répondre à cela.
Si d’aventure comme moi, vous ne savez guère quels sont vos besoins, envies, il peut être pertinent de démailloter cela avec un conseiller conjugal, une psychologue ou un ami si vous en avez un. Cet article est simple, il ne saurait être une recette, mais juste un premier pas. Comme je vous l’avais dit au départ, j’ai pris le parti d’aller vite, aussi comme parait-il aurait dit Mallarmé, je n’ai pas eu le temps de faire « obscur ». Je ne me compare pas à lui, mais plus je travaille un article, et plus je veux ajouter des précisions et finalement je rends l’article bien souvent moins accessible.

 

Enfin, je me permets d’indiquer deux groupes facebook dont un est tenu par un ami facebook où je suis membre :
https://www.facebook.com/groups/672878006094314/

Et le second, que je viens de créer qui s’inscrit aussi dans une vocation de parentalité:

https://www.facebook.com/groups/210212696172775/

Là seront présentés divers témoignages et problématiques, ainsi que des avis parfois utiles pour dénouer les situations, n’hésitez pas à les rejoindre et à y poser vos questions.

Comme toujours la page facebook du site:
https://www.facebook.com/Aspieconseil/

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